Travail... plaisir... en AA
Que suis-je venu chercher chez les AA ... un travail, un plaisir ? Sorti de psychiatrie, désintoxiqué, en début d’abstinence, il me fallait garder une vigilance de tout instant pour la préserver. Il a été important pour moi de comprendre le programme des AA, (Les 12 étapes et les 12 traditions des alcooliques anonymes). Que celui-ci n’était pas prévu pour divertir ni y trouver un quelconque plaisir (comme au spectacle), mais bien pour rechercher en moi, les failles et fragilités, mes émotions et comportements qui m’avaient trop souvent fait rechuter, les reconnaître et les modifier au maximum dans leur excessivité afin de solidifier ma sobriété. Même si cela est mieux de le pratiquer dans la détente, il n’en reste pas moins qu’il s’agit bien d’un « réel travail sur soi ». (Thérapie de groupe). Ensuite et grâce à cela, est venu le bonheur et la joie de vivre. L’abstinence solidifiée, la sobriété s’est précisée et m’a permis le divertissement et les plaisirs sans faire usage d’alcool. (Mon fardeau et la peur de l’avenir étaient trop lourd à porter). Ce véritable travail du début s’est transformé en une joie immense de découvrir enfin, pourquoi ma vie n’avait été qu’un fiasco, il s’agissait bien de la méconnaissance de mon moi intérieur, de mes pensées erronées et de mes actes conditionnés par une mauvaise construction de mon être. Ensuite un plaisir de continuer ce chemin vers un rétablissement et un relèvement dans la société. Grâce aux étapes j’ai enfin pu comprendre et entreprendre une « reconstruction de ce moi », ce qui me faisait souvent dire que j’avais l’impression de « renaître ». Je peux faire aujourd’hui, l’agréable comparaison entre un travail et un plaisir, l’un peut déboucher sur l’autre, avec un peu de bonne volonté, et les deux ne sont pas incompatibles s’ils sont compris. Je suis reconnaissant et chargé de gratitude envers les AA qui m’ont permis de vivre une vie heureuse et d’avoir pu remettre mon âme en paix. Robert de Nice.